Distribution de protections périodiques gratuites : Rennes 2 en avance sur le gouvernement

Pour la journée du 8 Mars, l’Université Rennes 2 aide à la lutte contre la précarité menstruelle pour les étudiant.es. Dans un entretien avec Les Hystériques, Typhaine, 21 ans, membre de l’Union Pirate depuis 2 ans, revient sur cette distribution de protections périodiques. 

Depuis plus d’un an, des distributions de protections périodiques se sont mises en place à l’Université Rennes 2 suite au vote du Budget participatif de l’année scolaire 2019-2020. Ce projet s’est pérennisé grâce à l’aide financière de la faculté, mais aussi grâce à l’Union Pirate qui organise et met en place ces distributions. L’Union Pirate est le premier syndicat étudiant de la faculté de Rennes 2. 

Comment sont organisées toutes ces distributions de protections périodiques gratuites ? 

L’initiative est de l’Union Pirate, mais pour tout ce qui est financement, la fac nous aide. Cette action a débuté l’an dernier grâce au budget participatif. Ces distributions s’organisent généralement comme aujourd’hui le 8 mars. Il y a un stand pour des protections lavables et un autre pour les protections jetables. L’année dernière, nous avions distribué des cups et des serviettes lavables. Cette année, nous avons fait le choix des culottes. Parce que je crois que la demande est plus importante pour les culottes que les serviettes lavables. Généralement le coût d’une culotte lavable est de 40€. 

L’université Rennes 2 est l’une des premières facs de France à avoir mis en place la gratuité de protections périodiques… 

Je pense qu’on est l’une des premières facs, mais surtout avec une aussi bonne organisation. Il y a certaines facs qui achètent directement dans les commerces et prennent des serviettes Nana ou Always. Nous on a préféré appeler des start-up comme Dans ma culotte pour faire des grosses commandes et prendre des serviettes non-lavables mais éco-responsables. Il s’agit de faire attention à la composition des serviettes, on sait que dans les serviettes et les tampons des grandes marques il y a des risques de chocs toxiques.  

Allier écologie et solidarité c’est l’un des objectifs de l’Union Pirate, comment ce projet s’inscrit-il dans cette démarche ? 

Le but c’est de réduire petit à petit l’achat des jetables pour se concentrer sur tout ce qui est lavable mais aussi recyclable. Il y a eu énormément d’études sur la précarité menstruelle, ce n’est pas anodin, c’est vraiment un budget, environ 25€ par mois, voire plus, en fonction des flux. C’est vraiment une demande et une nécessité de rendre ça gratuit. Et surtout de répondre à la précarité étudiante par ce biais-là. 

On a vu récemment que Frédérique Vidal proposait de rendre les protections périodiques gratuites dans les universités en septembre prochain, pour répondre à cette précarité menstruelle. Même s’il n’y a pas énormément d’informations par rapport à ce projet, vous pensez que ça va se passer comment et est-ce que cela devrait s’étendre au-delà de l’université et devrait-on généraliser cette pratique ? 

Ça serait bien que ça se généralise. Le problème c’est qu’il y a sans doute des cadres légaux qui compliquent l’extension de ce projet. Ça peut se répandre, on peut faire en sorte que ça sorte des universités, mais à mon avis, ce que le gouvernement va faire, c’est soit se reposer sur nous, les associations, pour gérer ce qui va être distribution ou bien créer des espèces de postes de tuteurs par rapport à la précarité menstruelle comme cela a été fait avec les ambassadeurs du COVID. Mais je ne sais pas du tout. Nous n’avons aucune information. Le mieux serait de faire comme nous à l’Union Pirate, c’est-à-dire de faire en sorte que ce soient des protections lavables et pérennes, pour ne pas que ce soit avec des marchands qui vendent des protections jetables, même si encore beaucoup de monde en utilise. Mais c’est quand même un début. 

Avec la situation actuelle, le gouvernement se rend compte qu’il y a une précarité menstruelle, mais elle existait déjà avant. Comment à la fac vous avez eu cette idée ? 

On était déjà sensibilisés par rapport à la précarité menstruelle. Ça commençait déjà à faire du bruit parce qu’il y avait des études qui étaient sorties. Il y a une considération sociale pour les gens et pour le bien être des étudiant.e.s à Rennes 2. 

En cette journée du 8 mars vous faites donc une distribution. Pourquoi cette journée est-elle propice ? 

De manière symbolique, parce qu’aujourd’hui c’est le 8 mars, ça nous a paru important de remettre le couvert sur cette distribution et en même temps, c’est bien d’espacer les distributions. Nous en avons fait une à la rentrée, qui a énormément cartonné. Il y avait une énorme file d’attente, je m’en souviens. On s’est dit que le besoin était réel et qu’il fallait recommencer. D’ailleurs on pense prévoir des distributions de protections périodiques sur le campus de Saint Brieuc, parce qu’on ne trouve pas normal que tout soit réservé au campus de Rennes. 

Par Morgane LC

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